Cinema Improbable

Détour Mortel

Notation 5,5/10

Détour Mortel (Wrong Turn) est un film d'horreur américano-canado-allemand réalisé par Rob Schmidt en 2003.

A mi-chemin entre un slasher et un torture porn, il a reçu une interdiction de -16 ans et non -18 car il ne comporte aucune scène de sévices sexuels. Avec un budget estimé à 10 millions de dollars environ, il dure 84 minutes.

Synopsis : Dans l'ensemble le film suit la même trame que La Colline a des Yeux, avec des éléments similaires comme un détour pour gagner du temps qui va s'avérer...mortel justement (le titre est bien choisi ; quand on pense que son homologue québécois est Sortie Fatale...), une bande de zouaves tarés et génétiquement modifiés, un pompiste de mèche avec eux, un terrain de jeu assez vaste... autant de points communs avec les zouzous du désert.
Après la scène d'intro qui éveille notre intérêt, un générique de début plutôt bien ficelé le suscite complètement en nous faisant comprendre qu'on aura pas affaire à des rigolos.

L'histoire s'articule autour d'un brave médecin assez pressé qui se voit dans l'obligation de prendre un chemin improbable pour arriver à temps à un rdv important ; manque de chance, sa voiture percute celle abritant nos autres personnages principaux, ce qui conclue l'étape n°1 du code des sadiques : d'abord immobiliser ses proies. On décide donc de se séparer en plusieurs groupes (toujours cette idée à la con) et pendant que les plus vaillants vont chercher une quelconque assistance, deux autres personnages restent près des voitures pour se faire des mamours en toute tranquillité ; la séance ne sera pas bien longue car ces deux derniers vont rapidement se faire massacrer par la bande d'autochtones consanguins. Nous pouvons alors nous concentrer sur le premier groupe qui se dirige droit vers un joli traquenard, car la route ne mène nulle part sinon chez les zinzins, et c'est bien entendu là qu'ils finissent par atterrir, dans une bicoque remplie d'objets déconcertants et surtout très louches.

Après une éternité passée dans cette baraque, ils se décident enfin à partir, mais trop tardivement car les zoulous sont revenus pour charcuter sur place les premiers morts, sous les yeux de nos valeureux héros cachés, qui comprennent avec un peu de retard l'ampleur de la situation. Ils s'enfuient donc et la course-poursuite commence entre les rescapés du groupe et les pseudo-trappeurs tarés qui les suivent à travers la forêt...

Spoiler Alert !

Le rythme du film, qui était assez calme jusqu'alors, va brusquement s'accélérer sans qu'on ait le temps de s'ennuyer ; les pauvres personnages se font massacrer les uns après les autres, jusqu'à ce que le médecin du début décide de se rebiffer et massacre à son tour les vilains bonhommes des bois pour sauver sa princesse rencontrée il y a une heure... Toutefois, comme il s'agit du premier opus sur 5 (actuellement), on est en droit de penser que la forêt environnante doit grouiller de ces crétins psychopathes...

 

Réalisation : Rob Schmidt n'a qu'une petite filmographie à son actif, centrée sur le même thème (Alphabet Killer, Crime and Punishment in Suburbia).

Les plans de caméra ne sont pas trop mal dans l'ensemble, suffisamment suggestifs pour que l'on comprenne que les personnages sont épiés ; peut être quelques plans-surprises peuvent être signalés, toujours classiques mais tout de même efficaces.

Une ambiance sombre vient s'ajouter à la dimension horrifique, augmentée par la tombée de la nuit (et d'ailleurs une idée intéressante dans la scène de la tour de garde) ; on sent que tout peut arriver... Les décors ne sont pas trop compliqués étant donné qu'ils ont du filmer en pleine forêt (ou alors ils ont été assez cons pour en construire une), le maquillage des vieux gonzes est pas trop mal sans être excessif, comme les scènes de violence qui sont brèves mais intenses.

 

Bande-son : Elia Cmíral compose la bande originale de ce film ; il semble être sur un terrain familier avec des exemples tels que Pulse ou Piranha 3DD (grosse référence je sais). Les musiques ne sont pas trop mal, assez dérangeantes surtout pendant le générique de début, angoissantes tout en étant assez discrètes pour ne pas nous prendre la tête. Elles ne font que renforcer l'ambiance dramatique du film au lieu de la créer, et c'est un bon point, car cela montre que la réalisation est à la hauteur.

 

Jeu des acteurs/Personnages : Il faut obligatoirement signaler en personnage principal le très improbable Desmond Harrington (connu notamment pour son rôle de Joey Quinn dans Dexter) qui interprète ici un antihéro leader qui tente de survivre tant bien que mal, notamment en passant la moitié du film avec une balle dans la jambe ; courageux comme personnage (ou doté d'un grand instinct de survie) !

A part ça nous retrouvons les caricatures des persos de films d'horreur, à savoir les vilains grimés pas beaux, la bande de toxico, une ou deux bonnasses pour rentabiliser l'usage des débardeurs décolletés... Ce sont de véritables stéréotypes ambulants, entre le fait de se casser la figure tout seul quand on est poursuivi, prendre les mauvaises décisions, un esprit combatif proche d'un lombric ; quelques punchlines amusantes viennent relever le niveau mais ça ne suffit pas... Heureusement pour eux, ils sont assez solidaires et ne serrent les coudes face à l'adversité (ça change du fameux "chacun pour soi et on va tous mourir").

 

Conclusion : Un film d'horreur assez sympathique dans l'ensemble, rien de vraiment innovant mais ça reste un bon divertissement ! Premier opus d'une série comportant jusqu'alors 5 films, Détour Mortel reprend le scénario classique d'un torture porn dans un endroit isolé. Semblable à un Colline a des Yeux ou The Descent, ce film ne contient rien d'exceptionnel mais se laisse largement regarder.

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